Quarante-huit heures de négociation. C’est le temps qu’il nous a fallu pour aboutir à un entretien informel et non pas une audience officielle avec le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, en visite dans le département. Sa venue était principalement axée sur la rentrée scolaire des lycées agricoles de Saint-Pouange et Sainte-Maure, et son cabinet souhaitait initialement éviter les sujets liés à l’actualité agricole pour se concentrer sur la formation.
Toutefois, vous me connaissez, je ne suis pas du genre à baisser les bras. Alors à force d’échanges constructifs, d’arguments solides (et accessoirement une menace de manifestation en coulisses), nous sommes parvenus à nos fins pour faire entendre la parole des agriculteurs aubois.
Tout d’abord pour rappeler que la formation est un sujet au sein de notre syndicat en mettant en lumière les difficultés des employeurs à recruter de la main d’œuvre, soulignant que l’attractivité des métiers agricoles est un enjeu crucial pour la pérennité de nos entreprises dans les années à venir. Nos collègues des Jeunes Agriculteurs, qui étaient présents à nos côtés, ont fait le lien avec les dispositions du Projet de Loi d’Avenir agricoles, qui nous l’espérons, permettra d’acter des avancées significatives sur les enjeux d’installation et de transmission.
Nous avons également exprimé nos inquiétudes sur la montée des incivilités à l’égard de nos installations et des projets agricoles. La tenue prochaine du festival Ecol’Aube au lycée de Saint-Pouange, dont les sujets des conférences tendent à cibler un modèle agricole considéré comme dépassé et irresponsable, nous montre qu’il y a encore du chemin à faire pour vanter les mérites de notre belle profession.
Enfin, nous avons conclu nos échanges sur la demande de poursuite de la dérogation Ukraine en mettant en avant un chiffre alarmant : 13 000 ha. C’est la surface qui sera retirée de la production agricole auboise dans les mois à venir pour répondre à l’obligation de 4% de surfaces non productives. Un non-sens pour notre souveraineté alimentaire ! La fenêtre d’opportunité n’est pas grande, la réponse n’arrivera que bien trop tardivement mais nous ne lâcherons pas !
Quarante-huit heures de négociation mais 25 minutes d’échanges, qui se sont poursuivis l’après-midi par une réunion en visioconférence avec le cabinet du ministère de l’Agriculture pour approfondir les sujets abordés. Ces sujets ont également été remis sur la table lors de sa visite à la foire de Châlons.
Un temps de rencontre important qui démontre nouvelle fois que la FDSEA et son réseau restent les une interlocuteurs privilégiés des décideurs pour porter la voix de notre profession.