La semaine passée, la filière céréalière a suivi avec inquiétude le feuilleton « Phosphine ».
En effet, l’Anses (autorité sanitaire française) a une fois de plus fait parler d’elle en interdisant les conditions d’utilisation à la France de cet insecticide de stockage à base de phosphore d’aluminium, qui protège les cargaisons de céréales française destinées à l’exportation. Or les pays du Maghreb tels que l’Algérie, le Maroc et certains pays d’Afrique Sub-Saharienne, nos principaux clients, exigent que nos céréales soient traitées avec cette molécule, dans un but sanitaire.
Rappelons que la balance commerciale céréalière française est contributrice à la hauteur de 11.5 milliards d’euros et je pense que ni la ferme France ni l’économie globale française ne peut se passer de ce commerce extérieur. Par cette mobilisation, les acteurs de la filière céréalière, notamment notre association spécialisée l’AGPB, ont expressément sollicité le ministre de l’Agriculture pour que l’Anses revienne sur son interdiction : c’est chose faite ! Et heureusement, car nous aurions été le seul pays européen dans ce cas ! L’Anses n’assume même pas le fait d’avoir promulgué cette interdiction, elle rejette la faute sur le fabriquant de l’insecticide en question, qui n’aurait pas renouvelé son AMM.
En tout état de cause, il est impensable que de telles décisions soient prises sans mesurer l’impact que cela peut avoir, surtout lorsque les pays acheteurs sont demandeurs de garanties sanitaires.
Encore une fois, l’Anses même si elle se dit être une agence scientifique, ne peut pas à elle seule prendre de telles décisions sans en échanger avec le pouvoir politique, ces orientations doivent être assumées par les politiques. Et notre réseau FNSEA doit être concerté : c’est notre rôle de lobby d’orienter au mieux les avis de nos élus. Ce système de prise de décision doit évoluer. Pour la défense de notre agriculture et nos agriculteurs.